Hoi An

Dans le centre du Vietnam existe une petite ville qui me fait énormément penser à une Deauville vietnamienne, lieu de villégiature de la bourgeoisie locale qui se respecte (il est de bon ton d'aller y passer un weekend, dans la bonne société de Hanoï), avec de belles maisons et des restaurants au bord de l'eau.

On y mange incroyablement bien, dans de charmants petits restaurants, avec un rapport qualité-prix imbattable ! Et le centre étant piéton, on peut se balader tranquillement et flâner dans les magasins... Ou bien profiter de la journée pour visiter les différentes maisons de marchands, temples des clans chinois, musées et autres attractions touristiques. Car la vieille ville de Hoi An est aussi l'un des sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le soir, la ville s'éclaire de lanternes en soie dans tous les coins, de toutes les formes, de toutes les couleurs. Très romantique !

Les faïences des temples chinois

On fait un vœu ou une prière pour sa famille et il reste accroché tant que dure le cône d'encens.

dans les temples chinois

Bien plus rigolote que les statues de Marie dans les églises chrétiennes !

Le pont japonais

Les fleurs de lotus, dans le jardin d'un bar très chouette, rempli de lanternes évidemment !

Un tour dans le Vietnam des montagnes : Sa Pa

Pour changer de décor lorsque l'on vit à Hanoï, ce n'est pas compliqué : on prend le train de nuit pour Sa Pa et hop! finit l'homogénéité ethnique et les Kinh (Viet) dans tous les coins, vous voilà dans la montagne, où vivent quelques unes des 54 ethnies officielles qui composent la population vietnamienne. 54 cela paraît beaucoup, pourtant cela ne reflète pas du tout la richesse culturelle, linguistique, religieuse, vestimentaire, etc. des régions montagneuses du Vietnam qui sont en cela parmi les plus complexes au monde. Habituée des plaines et de la modernité galopante - même si elle est encore très inégale - de la capitale, Sa Pa m'a fait relativiser pas mal de choses. Mes cours de vietnamien payent : à Hanoï la langue me paraît familière même si je ne comprends pas grand chose (au point de repérer à l'oreille les touristes vietnamiens quand j'étais au Laos), tandis qu'à Sa Pa c'est le flou total, je ne suis même pas capable de dire si les Hmong et les Dao Rouges parlent la même langue (sûrement pas j'imagine)... Les Viet - que l'on parle du costume traditionnel (l'Ao Dai, prononcez aozaï) ou des vêtements à l'occidentale - et les minorités ethniques ne s'habillent pas du tout pareil, chaque minorité a des costumes très différents, et il y a des différences à l'intérieur des ethnies, quasiment de village en village... Du coup, la galerie de portraits devient vite époustouflante.

 

Adidas est un vêtement traditionnel Hmong

En arrière-plan, le marché en plein air

Les Dao Rouges  ne sont pas bien grands, du coup on a l'impression que j'ai pris cette photo de haut !

Hello ! You buy me something ! You buy me something !

Il fait froid et brumeux ! Quand on porte le crane rasé, heureusement que les écharpes sont là pour couvrir les oreilles !

Un peu de broderie pour faire passer le temps

Deux spécimen très intéressants d'une ethnie assez peu connue

Notre programme à Sa Pa a été celui de la plupart des touristes ici : errer dans les marchés (le marché en plein air, assez désert et visible seulement une minute sur deux pour cause de brume changeante ; le marché d'artisanat ; le marché alimentaire) puis aller se balader dans les villages environnants, Cat Cat pour nous (seulement 5km de marche, pour épargner mon pied cassé).  Sa Pa ressemble à une petite ville de Savoie, à flanc de colline avec des maisons en bois ressemblant à des chalets pour certaines. Apparemment la ville servait de lieu de villégiature pour les Français qui ne supportaient plus la chaleur de Hanoï, à l'époque coloniale. Quant à Cat Cat, ce n'est pas un village mais un escalier descendant vers une cascade avec plein de magasins  touristes, et il faut payer pour y accéder. La balade doit être vraiment bien quand il fait beau, le village en lui-même n'a aucun intérêt.

Des teintures et de l'indigo en vente au marché

Mais comment choisir !!!

Plein de bonnes choses à manger !

Spécial dédicace Emilie :D

Des tissus magnifiques dans la brume !

Chapeaux

Dans le village de Cat Cat

Indigo

Danse Hmong pour les touristes...

"Tigre et Dragon 2 : Les bambous dans la brume"

On n'apprécie pas toujours les rencontres faites en balade dans la montagne !

Fleur de bananier (?)

Temple de la littérature

Le Vietnam, et Hanoï plus particulièrement, s’enorgueillit d'avoir une université plus ancienne que les universités européennes. Fondée en 1070, la pagode Van Mieu fut le lieu de formation des élites littéraires et administratives du Vietnam impérial. Les examens qui s'y déroulaient étaient extrêmement difficiles et ouvraient l'accès aux carrières de mandarins, ainsi accessibles au mérite - dans l'idéal. 

Aujourd'hui il en reste un ensemble de temples (mon guide appelle cela un "complexe") en plein cœur de la capitale, c'est la première chose que j'ai visité ici, sur les conseils de ma guide avisée. Comme partout, la notion de patrimoine n'est pas la même que la nôtre, et les bâtiments ont été détruits/reconstruits/rénovés entretemps. Rien ne tombe en ruine mais l'architecture et l'organisation de l'espace restent traditionnels (et d'inspiration très chinoise).

Une bien belle entrée !

Si vous avez bien suivi ce blog, vous savez désormais ce que signifient ces drapeaux !

 Le temple s'organise en une série de cours, avec des bassins de chaque côté de la première cour, des petits buissons taillés, des bonsaïs, des sortes de petits bâtiments ouverts qui ressemblent à des portails carrés et des magasins de souvenirs. Le dragon, symbole céleste et impérial, est partout. 

Rien de tel qu'un dragon pour garder le toit.

Un temple a forcément ces bâtons d'encens.

Dans l'une des cours sont placées des stèles consignant le nom des candidats ayant réussi l'examen, posées sur des tortues (symbole de longévité et de force). 

Ha Long

Incontournable pour tout voyageur au Vietnam, attraction la plus connue du pays, patrimoine mondial de l'humanité selon l'Unesco, septième merveille du monde, les qualificatifs ne manquent pour décrire la Baie d'Along. En vietnamien, la baie porte le nom de Hạ Long, ce qui signifie le dragon descendant. La légende veut que ledit dragon se soit posé dans la baie, en heurtant assez les montagnes autour pour former les pics de la Baie.  

Ce qui est a priori une version simpliste et destinée aux touristes d'une légende plus complexe qui parle de conquête (il doit bien y avoir des méchants Chinois là-dedans) et de protection des dragons, symboles célestes associés aux empereurs.

Aujourd'hui la Baie est remplie de bateaux de tourisme (qui ont tous été repeints en blanc suite à une loi absurde l'année dernière), qui n'ont le droit de jeter l'ancre qu'à des endroits précis. Tout le monde suit donc plus ou moins le même parcours et se rend aux mêmes "attractions" : les grottes, les endroits propices au kayak, les plages, les villages de pêcheurs... Et le soir venu, les bateaux sont rassemblés au même endroit pour la nuit. Mais la baie est tellement grande qu'au final, ce n'est pas vraiment pesant. Et puis avec autant de belles choses sous les yeux, ce ne sont pas les autres bateaux que l'on regarde !

Notre bateau !

 Au programme du premier jour, après avoir roulé les 3-4h de route cabossée pour rejoindre le port, la visite d'un village flottant. Cela consiste en fait à prendre une barque plate avec une rameuse, qui nous balade le long du village et dans les alentours. Une première impression de la Baie plutôt sympathique, avec déjà un million de photos à mon actif, on ne peut pas s'empêcher de mitrailler !!

Mes photos manquent de netteté, mais figurez-vous que prendre une photo nette depuis un bateau qui roule et tangue, ce n'est pas si facile !

Les femmes rament, les hommes fainéantent. Tsss.

Fermez les yeux, prenez-vous pour Catherine Deneuve, et hop ! Vous voilà dans Indochine !

Le soir, après un petit plongeon rafraichissant dans la baie en évitant les méduses, nous avions un "cours de cuisine" alias "comment rouler des nems", sachant que la farce était déjà faite et qu'il fallait simplement la rouler dans les feuilles de riz - aucun intérêt -, puis apparemment on pouvait aussi aller pêcher le calamar. Le lendemain commence par une petite séance de Tai-Chi à 5h sur le pont, avant une journée paradisiaque : longue balade en bateau pour rejoindre un endroit moins fréquenté de la Baie, kayak, pique-nique-barbecue sur une plage, kayak, arrêt imprévu  à la plage de Ti Tov (ou Ti Top selon les guides...) et son sentier qui permet de grimper au sommet du pic, d'où la vue est à couper le souffle.

Vue depuis le sommet de l'un des pics !

Un coucher de soleil sur la Baie ressembla à cela...

Un détail qui gâche légèrement la balade : la baie est encore très polluée et traversée par des bateaux industriels... Le titre de patrimoine Mondial de l'Unesco, c'est bien pour attirer les touristes et flatter la fierté nationale mais quand il s'agit de protéger un endroit exceptionnel ou de faire preuve d'un minimum de bon sens écologique, il n'y a plus personne...

Et dernier détail inattendu : Delphine et moi avons été surclassées dans les cabines de luxe (vive le surbooking), dans lesquelles étaient offertes une bouteille de vin... vietnamien ! Je ne me doutais pas que le pays avait des vignes, j'ai donc appris que la région de Da Lat, connue pour ses fruits et légumes, avait aussi du raisin et produisait du vin. Renseignements pris depuis, et bien il y en a du pas mauvais, et bien moins cher que les vins importés de France ou d'ailleurs ! Je pourrais désormais me vanter dans les dîners mondains de connaître le vin de Da Lat !

Et maintenant, vous savez tous dire "vin" en vietnamien : vang. C'est bien pratique les mots qui viennent du français !